On a souvent décrit la modernité en la rapportant à l’idée de sécularisation du politique : à la faveur de la « grande séparation » hobbesienne, le pouvoir serait devenu un lieu vide, dissocié de toute attache à la transcendance. Cette conférence entend rappeler que la philosophie politique contemporaine ne s’est nullement accommodée de ce processus de déthéologisation : au cours des dernières décennies, son propre a bien été, en s’appuyant sur le constat des « déraillements » de la modernité, de vouloir reconstituer une forme de lien entre le politique et le religieux.
Philippe PORTIER
Directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études (Paris-Sorbonne), et professeur de science politique à Sciences Po Paris. Il est également directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (EPHE-CNRS).