Dix ans auront passé au printemps 2021, depuis les catastrophes qui ont frappé le Nord-Est du Japon, le 11 mars 2011.Cet évènement, inédit (survenue simultanée d’un séisme, d’un tsunami et d’un accident nucléaire), a eu une portéenationale et internationale. Chacune de ces catastrophes a agi comme un révélateur d’aspects fondamentaux de lasociété japonaise, de ses forces et de ses points de faille, dans les domaines de la gestion de crise, de la prise en chargedes populations, de l’aménagement du territoire. Fort de son expérience dans le traitement des séismes et des tsunamis,voire même du nucléaire puisqu’il cherche à concilier nucléaire civil et renoncement absolu au nucléaire militaire, leJapon pouvait se poser en modèle et en prescripteur au reste du monde.
Nous considérons pour ce colloque qu’il y a unicité de la catastrophe : on ne peut véritablement séparer «Fukushima»du tsunami et inversement, traiter l’un en ignorant l’autre. Un des objectifs sera d’apporter une meilleure compréhensionde ces catastrophes et de leur portée, avec le recul désormais acquis. Nous nous ancrons délibérément dans les scienceshumaines et sociales, qui ont été bien peu présentes dans les analyses de cet évènement. Or, entre les faibles ou les fortesdoses radioactives, entre la tectonique des plaques et le taux de résistance du béton, il y a la société japonaise, avec sescomposantes diverses, dynamiques dans le temps et l’espace, qui a co-produit la catastrophe et l’a subie en retour.
Organisé en trois temps, « Compréhension de la catastrophe », « Reconstruction des territoires et des communautés »et « politique énergétique et questions nucléaires », ce colloque accueille des chercheurs, français et japonais, impliquésdans des travaux de long terme sur les diérentes dimensions de la catastrophe du 11 mars.
Lors de ces dix années les régions les plus durement frappées ont bénécié de vastes plans de reconstruction qui sonten passe de s’achever. Comment et pourquoi a-t-on reconstruit ? Qu’en est-il des territoires et des populations qui viventdésormais avec la contamination radioactive ? Peut-on parler, sur le plan des sciences sociales, d’un « après Fukushima »et pourquoi ce toponyme est-il désormais revêtu d’une aura particulière et d’un pouvoir médiatique si puissant ?
Autant de questions auxquelles les interventions tenteront de répondre, avec pour objectif de proposer un panorama large et pertinent, que ce soit du point de vue de la connaissance du Japon, des enjeux que doivent aronter les sociétéscontemporaines, et leurs populations, qui se découvrent vulnérables aux évènements extrêmes qui touchent le monde.
-Vendredi 9 avril 9 h -13 h (heure japonaise 16:00 -20:00)
(heure française, heure japonaise)
9 h (16:00) - Ouverture du colloque
9 h 05 (16:05) - Conférence d’ouverture : KAMATA Satoshi (journaliste)
Dix années ont passé depuis la catastrophe du Japon de l’Est
Session 1 : Les catastrophes du 11 mars 2011, impacts au Japon et au-delà
9 h 25 (16:25) - Magali REGHEZZAZITT (ENS-Paris)
Résilience et relèvement post-catastrophes : horizons et impasses
9 h 45 (16:45) - Satoshi MIYAKE (Univ. d’Iwate)
Ce que la société japonaise a appris pendant la décennie écoulée depuis le 11 mars
10 h 05 (17:05) - Fumihiko IMAMURA (Univ. de Tohoku - IRIDES)
L’expérience de la catastrophe du 11 mars : la transmission des enseignements
10 h 25 (17:25) - Chiharu CHUJO(Inalco)
Parcours et dilemmes de sinistrés du nucléaire : résultats exploratoires d’une enquête longitudinale auprès de personnes aectées par l’accident nucléaire
10 h 45 - 11 h (17:45 ~ 18:00) - Pause
Session 2 : La reconstruction des territoires et des communautés
11 h (18:00) - Rémi SCOCCIMARRO (Univ. Toulouse J. Jaurès)
La reconstruction du bourg de Namie, entre les vagues et l’atome
11 h 20 (18:20) - Kiyoshi KANEBISHI (Univ. Kwansai gakuin)
Rêves et fantômes pour apaiser les deuils, les questions posées par la catastrophe du 11 mars
11 h 40 (18:40) - Nicolas BAUMERT (Univ. de Nagoya)
Risques et crise alimentaire après la catastrophe de Fukushima : l'anormal retour à la normale
12 h (19:00) - Terumi KATAOKA (Aizu Radiation Information Center)
Penser, se préoccuper, questionner... c’est cela vivre : un message depuis Fukushima
12 h 20 (19:20) - 13 h (20:00) - Discussion
-Samedi 10 avril 9 h -12 h (16:00 -19:00)
(heure française, heure japonaise)
9 h (16:00) - Ouverture
9 h 05 (16:05) - Conférence d’ouverture : Philippe PELLETIER (Univ. Lyon 2)
“No more Hiroshima, no more Fukushima” ?
Session 3 : Politiques énergétiques et questions nucléaires après le 11 mars
9 h 25 (16:25) - Christine FASSERT (CETCOPRA Paris 1 Sorbonne)
Fukushima vu de la France : à qui appartient l’accident nucléaire ?
9 h 45 (16:45) - Tino BRUNO (Univ Kyoto Sangyo)
Nucléaire, la naissance d’un mythe : la rhétorique médiatique des promoteurs du nucléaire civil un demi-siècle avant l’accident de Fukushima
10 h 05 (17:05) - Léo MARTIAL (Univ. nationale de Yokohama)
Résilience des transports face à la catastrophe, séisme et tsunami du 11 mars 2011 au Japon
10 h 25 (17:25) - Paul JOBIN (Academia Sinica)
Les procès de Fukushima comme mouvement social
10 h 45 (17:45) - 11h05 (18:05) - Discussion
11 h 05 -12 h (18:05 - 19:00) - Table ronde nale
12 h (19:00) - Clôture du colloque